Les chefs royaux nkoya et l'association culturelle Kazanga en Zambie : résistance, déclin ou folklorisation de la fonction du chef traditionnel?

Après avoir passé en revue les diverses approches qui proposent des interprétations de la situation des chefs traditionnels en Afrique, cet article examine le cas des chefs dans la Zambie du centre-ouest. Il en fait l'historique à partir des années 1850, décrit la base de leur pouvoir et la marge de manouvre qui est la leur. De nos jours et dans cette situation locale spécifique, la base du pouvoir est en voie de déclin et les chefs s'efforcent de trouver de nouvelles stratégies pour se maintenir. Ils sont toujours davantage livrés aux mains de nouveaux acteurs sur la scène locale, contre lesquels ils se retrouvent plus ou moins sans défense. L'exemple traité ici, est celui d'une association ethnique volontaire, l'association culturelle Kazanga, fondée et contrôlée par certains de leurs sujets urbanisés qui ont réussi, et appartiennent à leur entourage immédiat. Cette organisation non gouvernementale s'est révélée capable d'établir un pont entre les politiques indigènes et l' État, selon un processus graduel d'ethnicisation. Cependant, la renaissance du statut de chef tourne court et conduit, non au maintien du pouvoir du chef, mais à une folklorisation qui le prive de tout impact, sinon à son annihilation pure et simple. Il en résulte que la tension monte entre les chefs et l'association ethnique en question. (Une version plus longue et en anglais de cet article a paru en 1999 dans l'ouvrage African chieftaincy in a new socio-political landscape de E.A.B. van Rouveroy van Nieuwaal et R. van Dijk). Notes, réf. [Résumé ASC Leiden]